Olga Valeska

Mon intérêt pour la photographie est apparu petit à petit, sans que je m'en aperçoive, s'est greffé à mon univers et en est devenu comme une sorte d'aboutissement. J'ai toujours baigné dans un imaginaire particulier, et surtout, j'ai toujours ressenti le besoin très fort de rendre palpable mes rêves, mes idées, mes aspirations. L'écriture, le dessin, la peinture, la sculpture... beaucoup de passions se sont succédées jusqu'à ce que je découvre la photographie, un art total pour moi, car il a su d'une certaine manière rassembler tous mes centres d'intérêt.

En effet, mes influences sont diverses, mes inspirations changeantes, au gré de mes humeurs... Je cherche à me définir en capturant toutes les multiples facettes de ma personnalité dans une sorte de kaléidoscope qui réunirait toute cette infinité d'aspects, de petits fragments de moi. Car cette âme que je crois être la mienne, enfermée dans cette étrange carcasse, m'intrigue beaucoup, me fascine jusqu'au vertige, m'effraye parfois. Je me plait à m'imaginer parcourir les méandres de mon inconscient, découvrir tout ce que j'ignore et qui pourtant est en moi...
De fait, la plupart de mes photographies sont des autoportraits. Non pas par narcissisme, mais plutôt par goût de la solitude. J'ai besoin de solitude pour créer, car c'est la solitude qui m'a donné le goût de créer. J'ai besoin de rentrer en moi-même, de me détacher de la réalité que m'impose le monde afin de rejoindre la mienne. Mais surtout, j'aime me transformer, me mettre en scène, me métamorphoser. Et devenir ainsi l'héroïne de mes propres fictions.
Enfin, je ne cherche pas à susciter quelconque impression, ni à promouvoir mon travail en le justifiant. Certaines idées, certaines images m'apparaissent à l'esprit sans que je sache vraiment ni pourquoi, ni comment... Tout cela appartient davantage au domaine de l'inconscient, domaine où la raison n'intervient pas et où toute forme de rationalité est exclue. L'étrangeté, la dualité, le mystère m'intéressent... tout ce qui échappe à notre entendement, tout ce qui est ineffable, tout ce qui dépasse l'homme aussi, et le transcende...
C'est pourquoi cela reste assez opaque pour moi... mais je ne cherche pas à le comprendre. Car pour moi, la beauté de ce monde réside dans son mystère... Dans ce qui se devine, dans ce qui se suggère...
Ce qui se ressent au fond de soi, intérieurement, en silence...
Ce qui se passe de mots,
ce qui se passe d'explications...

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